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Date de création : 01.01.2019
Dernière mise à jour : 30.09.2025
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LA CITE MYSTIQUE DE DIEU - LIVRE 5 - CHAPITRE 4

LA CITE MYSTIQUE DE DIEU - LIVRE 5 - CHAPITRE 4

L'Enfant Jésus étant dans sa douzième année, va avec ses parents à Jérusalem, et il reste dans le Temple sans qu'ils s'en aperçoivent.

 

746. Jésus, Marie et Joseph continuaient, comme je l'ai dit, de se rendre tous les ans au Temple pour y célébrer la pâque des pains sans levain; et, par suite de cette habitude, ils allèrent à Jérusalem au moment où l'Enfant Dieu atteignait sa douzième année, quand déjà il convenait qu'il commençât à faire paraître les splendeurs de son inaccessible lumière. Cette fête des pains sans levain durait sept jours, selon les prescriptions de la loi; mais le premier et le dernier jour étaient les plus solennels. C'est pour cela que nos très saints pèlerins passaient à Jérusalem toute cette semaine, solennisant la fête par le culte qu'ils rendaient au Seigneur, et par les prières que les autres Israélites avaient coutume de faire, quoiqu'ils fussent si distingués et si différents de tous les autres par le mystère qui cachait leur excellence. La bienheureuse Mère et son saint époux recevaient pendant ces jours, chacun de leur côté, de si grandes faveurs de la main libérale du Seigneur, qu'il n'est pas possible à l'entendement humain de les concevoir.

747. Le septième jour de la solennité étant passé, ils prirent le chemin de Nazareth. Et comme ils sortaient de la ville de Jérusalem, l'Enfant Dieu quitta ses parents sans qu'ils pussent s'en apercevoir, et il demeura caché pendant qu'ils poursuivaient leur voyage, ne sachant pas ce qui leur arrivait. Dans cette circonstance, le Seigneur profita de la coutume et du grand concours des pèlerins; car ils étaient si nombreux dans ces fêtes, qu'ordinairement ils se partageaient par troupes, et que les hommes se séparaient des femmes pour garder la bienséance convenable. Les enfants qu'on y menait allaient indifféremment avec leurs pères ou avec leurs mères, parce qu'il n'y avait en cela aucun danger d'indécence: de sorte que dans cette occasion, saint Joseph avait sujet de croire que l'Enfant Jésus accompagnait sa très sainte Mère, dont il ne s'éloignait jamais; et il ne pouvait pas supposer qu'elle fût partie sans lui, parce que cette divine Reine l'aimait et le connaissait bien mieux que toutes les créatures angéliques et humaines. Notre grande Dame n'avait pas des raisons aussi fortes pour se persuader que notre adorable Sauveur était avec le patriarche saint Joseph; mais le Seigneur lui-même la divertit par d'autres pensées divines et saintes, afin qu'elle n'y prit pas garde dès le commencement, et qu'ensuite, lorsqu'elle remarquerait l'absence de son bien-aimé, elle crût que le glorieux saint Joseph le menait avec lui, et que ce souverain Maître avait voulu lui ménager cette consolation.

748. Marie et Joseph marchèrent dans cette pensée pendant tout un jour, comme dit saint Luc. Et, comme on sortait de la ville par des endroits différents, les étrangers rejoignaient ensuite chacun sa femme ou sa famille. La très pure Marie et son époux se réunirent au lieu où ils devaient passer la première nuit après leur départ de Jérusalem. Alors cette grande Dame s'aperçut que l'Enfant Dieu n'était point avec saint Joseph, comme elle le croyait, et que le patriarche ne le trouvait pas non plus avec sa Mère: cela les mit tous les deux dans un tel étonnement, qu'ils en perdirent presque la parole; de sorte qu'ils restèrent un assez long temps sans se pouvoir parler. Et chacun se conduisant, de son côté, par sa très profonde humilité, s'accusait soi-même d'avoir par sa négligence perdu de vue le très saint Enfant, parce qu'ils ignoraient l'un et l'autre le mystère et les voies que sa Majesté avait prises pour l'exécuter. Les divins époux revinrent quelque peu de leur étonnement, et ils délibérèrent ensemble avec une extrême douleur sur ce qu'ils devaient faire. Et l'amoureuse Mère dit à saint Joseph: "Mon époux et mon Seigneur, je ne saurais avoir le cœur en repos si nous n'allons au plus tôt chercher mon très saint Fils." Ils le firent de la sorte, en commençant par en demander des nouvelles parmi leurs parents et ceux de leur connaissance; mais personne ne put leur en donner aucune ni adoucir leur douleur: au contraire, ils la leur augmentèrent en leur répondant qu'ils ne l'avaient pas vu depuis qu'ils étaient sortis de Jérusalem.

749. La Mère, affligée, s'adressa à ses saints anges. Et ceux qui portaient cette admirable devise du très saint Nom de Jésus (dont j'ai fait mention en parlant de la Circoncision) se trouvaient avec le même Seigneur; les autres accompagnaient sa très pure Mère, et cela arrivait toutes les fois où ils se séparaient. La Reine du ciel interrogea ceux-ci, qui étaient au nombre de dix mille, et leur dit: "Mes amis et mes compagnons fidèles, vous pénétrez assez la juste cause de ma douleur; je vous prie de me consoler dans une affliction si amère en me donnant quelque nouvelle de mon bien-aimé, afin que je le cherche et que je le trouve. Donnez, esprits célestes, quelque espoir à mon cœur désolé, qui, privé de son bien et de sa vie, semble me quitter, pour l'aller chercher."

Les saints anges, qui savaient que c'était la volonté du Seigneur, d'exercer dans cette occasion sa très sainte Mère pour augmenter ses mérites, et qu'il n'était pas encore temps de lui découvrir le mystère, tâchèrent, sans perdre de vue leur Créateur et notre Rédempteur, de la consoler par d'autres considérations; mais ils ne lui dirent pas alors où son très saint Fils était, ni de quelles choses il s'occupait. Cette réponse des anges et les nouveaux doutes qu'ils causèrent à notre très prudente Dame redoublaient ses inquiétudes, ses larmes, ses soupirs et l'impatience qu'elle avait de chercher non la drachme perdue, comme cette femme de l'Evangile, mais tout le trésor du ciel et de la terre.

750. La Mère de la Sagesse formait dans son cœur diverses pensées. Elle se demanda d'abord si Archélaus, ayant eu quelque connaissance de l'Enfant Jésus, et imitant la cruauté de son père Hérode, ne l'aurait point fait prendre. Et, quoiqu'elle sût par les divines Ecritures et par les révélations et l'enseignement de son très saint Fils que le temps de la mort de son Rédempteur n'était pas encore arrivé, néanmoins elle craignait qu'on ne l'eût mis en prison et qu'on ne le maltraitât. Sa très profonde humilité la faisait aussi douter si par malheur son service ne lui aurait point été désagréable, et s'il ne se serait point retiré dans le désert avec son futur précurseur saint Jean. Puis, s'adressant quelquefois à son bien-aimé absent, elle lui disait: "Mon doux amour, la gloire de mon âme, le désir qui vous presse de souffrir pour les hommes et votre immense charité feront que vous n'éviterez aucune peine; au contraire, je crains, mon adorable Seigneur, que vous n'alliez au-devant de toutes les souffrances. Où irai-je? Où est-ce que je pourrai vous rencontrer, lumière de mes yeux? Voulez-vous que le glaive de douleur qui m'a séparée de votre présence m'arrache la vie? Mais je ne dois pas m'étonner, mon divin Maître, que vous châtiiez par votre absence celle qui n'a pas su profiter du bonheur de votre compagnie. Pourquoi, Seigneur, m'avez-vous fait goûter les douces caresses de votre enfance, si je dois être privée si tôt de votre aimable présence et de votre doctrine céleste? Mais, hélas! je ne puis pas mériter de vous avoir pour Fils et de vivre auprès de vous ici-bas; ainsi j'avoue que je dois vous remercier d'avoir daigné m'accepter quelque temps comme esclave. Que si étant, malgré mon indignité, votre Mère, je puis me prévaloir de ce titre pour vous chercher comme mon Dieu et mon souverain bien, permettez-moi, Seigneur, de le faire, et accordez-moi ce qui me manque pour mériter de vous trouver; car je vivrai avec vous au désert, dans les peines, dans les afflictions, et en quelque endroit du monde que vous soyez, Seigneur, mon âme désire devenir, au prix de toutes les douleurs et de tous les tourments, jusqu'à un certain point digne soit de mourir, si je ne vous trouve pas, soit de vivre en votre service et en votre compagnie. Quand votre être divin se déroba à mon amour, il me resta la présence de votre aimable humanité; et quoiqu'elle me montrât un air sérieux et sévère, et moins de marques de bienveillance qu'à l'ordinaire, j'avais la consolation de pouvoir me prosterner à vos pieds. Mais je suis maintenant privée de ce bonheur; le Soleil qui m'éclairait s'est entièrement caché, et il ne me reste que les craintes et les gémissements. Ah! vie de mon âme, que de profonds soupirs n'ai-je pas sujet de vous adresser! mais ils ne sont pas dignes de votre grande clémence, puisque je ne sais où il sera donné à mes yeux de vous trouver."

571. La très innocente colombe passa les trois jours pendant lesquels elle chercha le Sauveur du monde dans les larmes, dans les gémissements, sans reposer, sans dormir ni manger. Et quoique les dix mille anges qui l'accompagnaient sous une forme humaine la vissent si affligée et si triste, ils ne lui dirent pas où elle trouverait le divin Enfant. Le troisième jour, elle résolut de l'aller chercher au désert, où se tenait saint Jean: car, n'apprenant rien qui lui fit présumer qu'Archélaus eût fait prendre son très saint Fils, elle penchait à croire qu'il était près de son précurseur. Mais, quand elle voulut exécuter son dessein, les saints anges l'en dissuadèrent en lui disant que le Verbe incarné n'était point au désert. Elle se proposa aussi de se rendre à Bethléem, pour voir si par bonheur elle ne le trouverait point dans la grotte de la nativité: les anges la détournèrent encore de ce voyage, en lui déclarant que le Seigneur n'était pas si loin. Et quoique la bienheureuse Mère inférât de ces réponses que les esprits célestes n'ignoraient point où était l'Enfant Jésus, elle fut si retenue et si humble, qu'elle ne leur demanda plus où elle le pourrait trouver, parce qu'elle crut que le Seigneur voulait qu'ils le lui cachassent. On voit par là avec combien de magnificence et de respect cette auguste Reine traitait les secrets du Très-Haut et ses ministres: car ce fut une des rencontres où elle put déployer toute la grandeur royale de son cœur magnanime.

752. La douleur que la très pure Marie eut dans cette occasion surpassa celle que tous les martyrs ensemble ont pu souffrir; et elle y exerça aussi une patience et une résignation sans égale, parce que la perte de son très saint Fils, la connaissance qu'elle en avait, l'amour qu'elle lui portait et l'estime qu'elle en faisait étaient au-dessus de tout ce qu'on saurait concevoir. Sa perplexité excessive, sans que, comme je l'ai dit, elle en connût la cause. En outre, le Seigneur la laissa pendant ces trois jours dans cet état commun, où elle avait accoutumé de se trouver, quand, privée de ses faveurs singulières, elle était, pour ainsi dire, réduite à l'état de grâce ordinaire: car, excepté la présence sensible des anges et les entretiens qu'elle avait avec eux, il lui suspendit les autres bienfaits qu'il communiquait souvent à son âme très sainte. Par tout ce que je viens de dire, on comprendra un peu quelle devait être la douleur de la divine et amoureuse Mère. Mais, ô, prodige de sainteté, de prudence, de force et de perfection! dans une affliction si inouïe et dans une peine si extrême, elle ne se troubla point; elle ne perdit ni la paix intérieure ni la paix extérieure; elle n'eut aucune pensée de colère, ni aucun mouvement d'impatience, ni la moindre tristesse désordonnée, comme il arrive d'ordinaire dans les grandes afflictions aux autres enfants d'Adam, dont toutes les passions et les puissances se soulèvent même pour une petite contrariété. Mais la Maîtresse des vertus gouvernait et maintenait toujours les siennes dans un accord admirable. Et quoique la douleur dont son cœur était pénétré fût sans mesure, elle n'en resta pas moins mesurée dans toutes ses actions, ne cessant jamais de louer le Seigneur, de le prier pour le genre humain, et de lui demander la consolation de retrouver son très saint Fils.

753. Elle le chercha avec cette sagesse divine et avec une extrême diligence pendant trois jours, interrogeant et questionnant diverses personnes, signalant l'extérieur de son bien-aimé aux filles de Jérusalem, et allant par les rues et par les places de la ville; de sorte que ce que Salomon dit de cette grande Dame dans les Cantiques fut accompli en cette occasion. Quelques femmes lui demandaient à quelles marques on pourrait reconnaître l'Enfant qu'elle avait perdu; et elle leur répondait en indiquant celles que l'Epouse avait données en son nom: Mon bien-aimé est blanc et vermeille, choisi entre mille. Il y en eu une entre autres qui, l'ayant entendue, lui dit: "Un enfant qui a les mêmes marques que vous dites s'est présenté hier à ma porte pour demander l'aumône, et je la lui ai donnée; mais ses manières agréables et son extrême beauté m'ont ravi le coeur; et, en lui faisant la charité, je sentis en mon âme une forte et douce impression, et une tendre compassion de voir un si bel enfant dans la pauvreté et sans asile." Ce furent les premières nouvelles que la Mère affligée reçut de son Fils à Jérusalem. Et, respirant quelque peu dans sa douleur, elle continua de s'en informer, et quelques autres personnes lui dirent presque la même chose. Après qu'elle eut reçu ces nouvelles, elle alla à l'hôpital de la ville, croyant qu'elle y trouverait l'Epoux et le Maître de la pauvreté parmi les pauvres comme parmi ses frères et ses amis légitimes. Et, lorsqu'elle leur en demanda des nouvelles, ils lui dirent que l'Enfant qui avait toutes les marques qu'elle disait les avait visités pendant trois jours, leur portant quelques aumônes et les laissant fort consolés dans leurs afflictions.

754. Toutes ces nouvelles excitaient en notre divine Dame de très doux sentiments, qu'elle offrait du plus intime de son coeur à l'Enfant adorable qu'elle cherchait. Et ne l'ayant pas trouvé au milieu des pauvres, elle crut qu'il serait sans doute au Temple, comme en la maison de Dieu, en la maison de prière. Les saints anges, répondant à cette pensée, lui dirent: "Reine et Maîtresse de l'univers, votre consolation est proche, vous verrez bientôt la lumière de vos yeux; hâtez-vous d'aller au Temple." Le glorieux patriarche saint Joseph rencontra en ce moment son épouse, car pour multiplier les chances de retrouver l'Enfant Dieu, il avait dirigé ses recherches vers d'autres endroits. Il fut aussi averti par un autre ange de se rendre au Temple. Pendant ces trois jours, il avait couru dans tous les sens, tantôt avec sa divine épouse, tantôt seul, avec des fatigues excessives et une douleur inexprimable; de sorte que sa vie aurait été dans un danger manifeste, si la main du Seigneur ne l'eût fortifié, et si notre très prudente Dame n'eût eu soin de le consoler dans son extrême affliction, et de lui faire prendre un peu de nourriture et de repos; car le tendre et sincère amour qu'il portait à l'Enfant Dieu lui inspirait un si vif désir de le retrouver, qu'il oubliait tout le reste. Or, par cet avis des Princes célestes, la très pure Marie et saint Joseph allèrent au Temple, où il arriva ce que je dirai dans le chapitre suivant.

SOURCE: LA CITE MYSTIQUE DE DIEU, DE MARIA D'AGREDA.