Thèmes

soi sur heureux vie mort dieu enfant pouvoir monde histoire voyage enfants femme homme coeur amour saint moi air fille article prix background center bonne

Rubriques

>> Toutes les rubriques <<
· LA CITE MYSTIQUE DE DIEU TOME 1 (207)
· ELIZABETH KINDELMANN (30)
· VIE DIVINE DE LA SAINTE VIERGE MARIE (47)
· L'IMITATION DE JESUS-CHRIST (48)
· TRESOR DE LUISA PICCARRETA POUR TOUS (33)
· NOTRE DAME DES SEPT DOULEURS (31)
· MESSAGES DECEMBRE NOTRE DAME DES ROSES (22)
· LES SEPT SAINTS ARCHANGES (8)
· MESSAGES MARS NOTRE DAME DES ROSES (22)
· MESSAGES MAI NOTRE DAME DES ROSES (32)

Rechercher
Derniers commentaires Articles les plus lus

· LES PROMESSES DE LA FLAMME D'AMOUR
· LE CHAPELET DU TRES PRECIEUX SANG DE JESUS CHRIST
· HISTOIRE DE ROSA QUATTRINI, MAMMA ROSA
· LA CITE MYSTIQUE DE DIEU - CHAPITRE 12 - LIVRE 2
· PRIERE AUTHENTIQUE A SAINT MICHEL ARCHANGE

· LA CITE MYSTIQUE DE DIEU - CHAPITRE 21 - TOME 2
· Prière de Jésus pour aveugler satan
· PREMIER MYSTERE JOYEUX : L'ANNONCIATION
· LE PRINCE ANGELIQUE ORPHAR
· INSTRUCTION QUE LA TRES SAINTE VIERGE ME DONNA
· LES SEPT SAINTS ARCHANGES
· LES PROMESSES DE JESUS ATTACHEES A LA COURONNE D'EPINES
· INSTRUCTION QUE NOTRE AUGUSTE REINE ME DONNA
· Biographie d'Elisabeth KINDELMANN
· Consécration au Coeur Immaculé de Marie

Voir plus 

Statistiques

Date de création : 01.01.2019
Dernière mise à jour : 02.10.2025
811 articles


LA CITE MYSTIQUE DE DIEU - CHAPITRE 12 - TOME 2

LA CITE MYSTIQUE DE DIEU - CHAPITRE 12 - TOME 2

CHAPITRE 12

Ce qui fut caché au démon du mystère de la naissance du Verbe incarné, et plusieurs autres choses jusqu'à sa circoncision.

 

500. En tant que cela tenait au Seigneur lui-même, le venue du Verbe incarné sur la terre fut l'évènement le plus heureux pour tous les hommes, car il vint pour donner la vie et la lumière à tous ceux qui étaient dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort. Et si les réprouvés et les incrédules ont heurté et heurtent contre cette pierre angulaire, cherchant leur ruine là où ils pouvaient et devaient trouver la résurrection à la vie éternelle, ce n'a pas été la faute de la pierre, mais celle de ceux qui en ont fait une pierre de scandale en y heurtant. La nativité de l'Enfant-Dieu ne fut terrible que pour l'enfer, car il était le fort et l'invincible qui venait dépouiller de son pouvoir tyrannique ce fort armé du mensonge, qui gardait depuis longtemps son château avec une paisible mais injuste possession. Pour abattre ce prince du monde et des ténèbres, il fallut avec justice lui cacher le mystère de cette venue du Verbe; non seulement parce qu'il était indigne par sa malice de connaître les secrets de la sagesse infinie, mais aussi parce qu'il était convenable que la divine Providence donnât lieu à la propre malice de cet ennemi de l'aveugler, attendu qu'il en avait usé pour introduire dans le monde l'erreur et l'aveuglement du péché, en entraînant toute la postérité d'Adam dans sa chute.

501. Par cette disposition divine plusieurs choses furent cachées à Lucifer et à ses ministres, qu'ils eussent pu naturellement connaître en la nativité du Verbe et dans le cours de sa très sainte vie, comme je serai quelquefois obligée de le répéter dans la suite de cette histoire. Car s'il eût su d'une manière certaine que Jésus-Christ était vrai Dieu, il est constant qu'il ne lui aurait point procuré la mort; au contraire, il l'aurait empêchée, ainsi que je le dirai plus loin. Dans le mystère de la nativité, il vit seulement que la très pure Marie avait enfanté un fils dans la pauvreté et dans une grotte abandonnée, et qu'elle ne trouva ni hôtellerie ni asile dans la ville; ensuite il connut la circoncision de l'enfant, et d'autres choses qui pouvaient (supposé son orgueil) plutôt lui couvrir la vérité que la lui montrer. Mais il ne sut point de quelle manière cette naissance eut lieu, ni que l'heureuse Mère demeurât vierge, ni qu'elle le fût avant que d'enfanter; il n'eut aucune connaissance des messages que firent les anges auprès des justes et des pasteurs, ni des conférences qu'ils eurent sur ce sujet, ni de l'adoration qu'ils rendirent à l'Enfant-Dieu. Il n'aperçut point non plus l'étoile, et ne devina point la cause de l'arrivée des mages; les démons leur virent entreprendre un voyage, mais ils crurent que c'était pour d'autres fins temporelles. Ils ne pénétrèrent pas davantage la cause du changement qu'il y eut dans les éléments, dans les astres et dans les planètes, ils n'en purent pas découvrir la fin; de même les entretiens que les mages eurent avec Hérode, leur entrée dans la grotte, l'adoration et les présents qu'ils y offrirent, tout cela leur fut caché. Ils connurent la fureur d'Hérode contre les enfants, et y contribuèrent; mais ils ne découvrirent point alors le but de ses mauvais desseins, et c'est pourquoi ils fomentèrent sa cruauté. Et quoique Lucifer lui supposât l'intention de poursuivre le Messie, elle lui parut une folie, et il se moquait d'Hérode, parce que, selon son superbe jugement, il était absurde de croire que le Verbe vînt établir son empire dans le monde, sous d'humbles dehors et d'une manière cachée, sans faire éclater un pouvoir et une majesté dont était si loin l'Enfant-Dieu, naissant d'une mère pauvre et méprisée des hommes.

502. Lucifer ayant remarqué, dans l'erreur où il était, quelques-unes des particularités qui arrivèrent en la nativité, assembla dans l'enfer ses ministres et leur dit: "Je ne trouve aucun sujet de crainte en ce que nous avons découvert dans le monde, car bien que la femme que nous avons persécutée avec tant d'acharnement ait enfanté un fils, ce fils est né dans une telle pauvreté, dans une telle obscurité, que sa mère n'a même pas pu trouver asile dans une hôtellerie; et nous n'ignorons pas combien tout cela se concilie peu avec le pouvoir et la majesté de Dieu. Et si cet enfant doit venir se mesurer avec nous, il n'est pas assez fort tel qu'il nous apparaît, et d'après ce que nous avons appris, pour résister à notre puissance. Il n'y a donc pas lieu de craindre que ce soit là le Messie, d'autant plus qu'on parle déjà de le circoncire comme les autres hommes; s'il a besoin du remède du péché, cela ne s'accorde certes pas avec la qualité de sauveur du monde. Toutes ces marques sont contraires à l'éclat qui doit accompagner la venue de Dieu sur la terre; c'est pourquoi il me semble que nous pouvons, quant à présent, être assurés qu'il n'y est pas venu." Les ministres d'iniquité partagèrent l'opinion de leur chef maudit, et restèrent convaincus que le Messie n'était point encore arrivé, parce qu'ils étaient tous complices en la malice qui les aveuglait et causait leur erreur. Lucifer ne pouvait pas s'imaginer, dans son orgueil opiniâtre, que la divine Majesté s'abaissât; et comme il désirait les applaudissements, le faste, l'honneur, l'ostentation, et que, s'il avait pu obtenir les adorations de toutes les créatures, il n'aurait pas manqué, lui, de les exiger, il lui était impossible de comprendre que Dieu, assez puissant pour se les faire rendre, permît le contraire, et s'assujettît à l'humilité que ce serpent orgueilleux avait tant en horreur.

503. O enfants de la vanité, quels exemples sont ceux-là pour nous détromper! L'humilité de notre Seigneur Jésus-Christ, notre Maître, doit singulièrement nous attirer et animer; mais si elle ne nous meut point, il faut au moins que l'orgueil de Lucifer nous retienne et nous effraie. O vice formidable au delà de tout ce que les termes humains peuvent exprimer, puisque tu as aveuglé de telle sorte un ange rempli de science, qu'il n'a su former un autre jugement de la bonté infinie de Dieu, que celui qu'il portait sur lui-même et sur sa propre malice! Or quelle pénétration aura l'homme, par lui-même ignorant, s'il joint à cette ignorance l'orgueil et le péché? O malheureux et stupide Lucifer! Comment t'es-tu trompé en une chose si pleine de raison et de beauté? Quoi de plus aimable que l'humilité et la douceur unies à la majesté et au pouvoir? Ignores-tu, abjecte créature, que de ne savoir pas s'humilier, c'est une faiblesse d'esprit et la marque d'un cœur sans courage? Celui qui est véritablement grand et magnanime ne se paie point de vanité; il ne doit point désirer ce qui est si vil, et des apparences trompeuses ne suffisent point pour le satisfaire. Il est certain que tu n'es pas assez clairvoyant pour découvrir la vérité, et que tu es un aveugle et un guide d'aveugles, puisque tu n'es pas parvenu à comprendre que la grandeur et la bonté de l'amour divin se manifestaient et se glorifiaient par l'humiliation et par l'obéissance jusqu'à la mort de la croix.

504. La Mère de la Sagesse pénétrait toutes les erreurs de Lucifer et de ses ministres, et faisant une digne estime de mystères si relevés, elle bénissait et glorifiait le Seigneur de ce qu'il les cachait aux superbes et aux présomptueux, et qu'il les découvrait aux humbles et aux pauvres, en commençant de vaincre la tyrannie du démon. La miséricordieuse Mère faisait de ferventes prières pour tous les mortels qui étaient indignes par leurs propres péchés de connaître la lumière qui venait de naître pour leur remède, et les présentait toutes à son très doux Fils avec un incomparable amour et une tendre compassion pour les pécheurs. C'est ainsi qu'elle employa la plus grande partie du temps qu'elle habita la grotte de la nativité. Ces exercices ne l'empêchaient point d'apporter tous ses soins à mettre son doux enfantelet à l'abri des injures du temps, auxquelles était si exposée une retraite si incommode. La prudence de notre auguste Dame lui avait fait prendre un petit manteau, outre les langes ordinaires, pour mieux le garantir du froid; et l'en ayant couvert, elle le tenait continuellement dans le sacré tabernacle de ses bras, excepté lorsqu'elle le remettait à son saint époux Joseph; car elle voulut, pour augmenter ses consolations, qu'il l'aidât aussi en cela, et qu'il remplît l'office de père auprès du Dieu incarné.

505. La première fois que le saint reçut l'Enfant-Dieu dans ses bras, le sainte Vierge lui dit: "Prenez, mon époux et mon protecteur, prenez le Créateur du ciel et de la terre, jouissez de son aimable compagnie et de sa douceur ineffable, afin que mon Seigneur et mon Dieu trouve ses délices en votre service. Recevez le trésor du Père éternel, et participez au bienfait du genre humain." Et parlant intérieurement à l'Enfant-Dieu, elle lui dit: "Très doux amour de mon âme, lumière de mes yeux, reposez entre les bras de votre serviteur et ami Joseph, mon époux; prenez avec lui vos plaisirs, et qu'ils vous fassent oublier mes manières grossières. Il m'est fort sensible de rester sans vous un seul instant; mais je veux faire part sans envie du bien que je reçois véritablement, à celui qui en est digne." Le très fidèle époux, reconnaissant son nouveau bonheur, s'humilia profondément, et répondit: "Reine et Maîtresse de l'univers et mon épouse, comment oserai-je, moi qui suis indigne, tenir entre mes mains le même Dieu en la présence duquel les colonnes du ciel tremblent? Comment ce vermisseau aura t-il la hardiesse de profiter d'une faveur si extraordinaire? Je ne suis que poudre et cendre: suppléez, illustre Dame, à ma bassesse, et priez sa divine Majesté de me regarder avec clémence et avec sa grâce."

506. Le saint époux, balancé entre le désir de recevoir l'Enfant-Dieu et la crainte respectueuse qui le retenait, fit des actes sublimes d'amour, de foi, d'humilité et de révérence profonde; et s'étant mis à genoux, tremblant d'une respectueuse émotion, il le prit avec précaution des mains de sa très sainte Mère, et témoigna par des larmes douces et abondantes la joie et l'allégresse toute nouvelle dont le pénétrait une faveur tout aussi nouvelle. L'Enfant-Dieu le regarda d'un air caressant, et en même temps il renouvela entièrement son âme avec des effets si divins, qu'il n'est pas possible de les raconter. Le saint époux se trouvant enrichi de tant de magnifiques bienfaits, fit de nouveaux cantiques de louange. Et après que son esprit eut joui quelque temps des très doux effets qu'il ressentit pour tenir en ses mains le même Seigneur qui renferme dans la sienne les cieux et la terre, il le remit à sa bienheureuse Mère, étant tout deux à genoux pour le donner et pour le recevoir. La très prudente Dame le prenait ou le remettait toujours avec cette vénération, et son époux en faisait de même quand son heureux tour arrivait. Et avant de s'approcher de la divine Majesté, ils faisaient trois génuflexions, baisant la terre avec des sentiments héroïques d'humilité et d'adoration, lorsqu'ils se le donnaient et qu'ils le recevaient mutuellement.

507. Quand la divine Mère crut qu'il était temps de donner la mamelle à son très saint Fils, elle lui en demanda la permission avec beaucoup de respect; car, bien qu'elle dût le nourrir comme le fils de ses entrailles et comme homme véritable, elle le regardait aussi comme vrai Dieu, et connaissait la distance infinie qui sépare l'Etre divin de la simple créature telle qu'elle était: cette science étant en la très prudente Vierge infaillible, complète, perpétuelle, non susceptible de la moindre inadvertance, lui faisait prévoir toutes choses, comprendre et réaliser toujours ce qu'il y avait de plus sublime dans toute la plénitude de la perfection; ainsi elle s'occupait de nourrir, de servir et d'élever son divin Enfant, non avec des soins inquiets, mais avec une attention, une vénération et une vigilance incessantes, ajoutant chaque jour à l'admiration des anges, dont la science ne parvenait point à embrasser les œuvres héroïques d'une si jeune fille. Et comme ils l'assistaient toujours corporellement, dès qu'elle fut dans la grotte de la nativité, ils l'aidaient en toutes les choses qui étaient nécessaires au service de l'Enfant-Dieu et au sien. Il est constant que tous ces mystères réunis sont si doux, si admirables et si dignes de nos réflexions et de notre souvenir, que nous ne saurions nier que nous ne nous rendions coupables d'une faute grossière en les oubliant, et que nous ne soyons bien ennemis de nous-mêmes en nous privant des divins effets que la mémoire seule en fait éprouver aux enfants fidèles et reconnaissants.

508. La connaissance que j'ai reçue de la vénération avec laquelle la sainte Vierge, saint Joseph et les esprits angéliques traitaient l'Enfant-Dieu, me permettrait d'allonger beaucoup ce discours. Sans le faire, je veux néanmoins confesser que je me trouve au milieu de cette lumière toute troublée, toute confuse, à la pensée du peu de respect avec lequel j'ai osé traiter avec Dieu jusqu'à présent, et à la vue du grand nombre de péchés qu'il m'a été montré que j'ai commis sur ce point. Tous les anges qui accompagnaient notre auguste Reine restaient visibles sous des formes humaines pour l'aider dans sa besogne, dès la nativité jusqu'au moment où elle se rendit en Egypte avec l'Enfant, comme je le dirai dans la suite. Le soin que l'humble et amoureuse Mère prenait de son adorable Fils était si continuel, qu'il fallait qu'elle eût besoin de prendre quelque nourriture pour qu'elle le remît soit entre les bras de saint Joseph, soit entre ceux des princes saint Michel et saint Gabriel; car ces deux archanges la prièrent de le leur confier pendant qu'ils mangeraient ou que le saint travaillerait. Alors donc ils le laissaient entre les mains des anges, pour que s'accomplît d'une manière admirable ce que dit David: "Ils vous porteront dans leurs mains, etc.;" Pour garder son très saint Fils, la très diligente Mère ne dormait point avant que sa divine Majesté lui dit de dormir et de reposer. A cet effet, le Seigneur lui donna en récompense de ses soins une espèce de sommeil plus nouveau et plus miraculeux que celui qu'elle avait eu jusqu'alors, quand elle dormait et qu'en même temps son cœur veillait, de sorte qu'elle n'interrompait point les intelligences et les contemplations divines. Mais dès ce jour-là le Seigneur lui en donna un autre plus merveilleux; car notre grande Dame dormait autant qu'il lui était nécessaire, et en dormant elle avait assez de force pour soutenir l'Enfant comme si elle eût veillé; elle le regardait avec l'entendement comme si elle l'eût vu avec les yeux du corps, connaissant intellectuellement tout ce qu'elle et l'Enfant faisaient extérieurement. Ce prodige réalisait ce qui est dit dans les Cantiques, au nom de la Vierge-Mère: Je dors, et mon cœur veille.

509. Il ne m'est pas possible d'exprimer par mes faibles paroles les hymnes de louange et de gloire que la Reine du ciel adressait à l'Enfant, accompagnée des anges et de son époux Joseph. On pourrait faire plusieurs chapitres sur ce seul article; mais la connaissance en est réservée comme un sujet particulier de joie aux élus. Le très fidèle époux fut en cela singulièrement heureux et privilégié parmi les mortels, car bien souvent il les entendait. Outre cette faveur, il en recevait une autre de la plus grande consolation et du plus grand prix pour son âme, que sa très prudente épouse lui faisait: en parlant avec lui de l'Enfant, elle l'appelait maintes fois notre Fils, non qu'il fût fils naturel de Joseph, lui qui n'était Fils que du Père éternel et de sa seule Mère Vierge, mais parce qu'il était réputé tel dans la créance des hommes. Cette faveur causait au saint une joie inexprimable, et c'est pour cela que notre divine Dame son épouse la lui renouvelait souvent.

SOURCE: LA CITE MYSTIQUE DE DIEU, DE MARIE D'AGREDA (TOME 2).