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Date de création : 01.01.2019
Dernière mise à jour : 06.09.2025
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LA CITE MYSTIQUE DE DIEU - CHAPITRE 2 - TOME 2

Publié le 18/01/2024 à 10:50 par flammedamour Tags : coeur saint background sur center vie moi amour argent voyage chez homme femme amis travail maison dieu nuit enfant pouvoir
LA CITE MYSTIQUE DE DIEU - CHAPITRE 2 - TOME 2

CHAPITRE 2

Les soupçons de saint Joseph s'augmentent.

Il se résout à quitter son épouse, et consulte Dieu à cet égard.

 

388. Dans la tourmente des soucis qui agitaient soncœur si droit, saint Joseph tâchait bien souvent de se procurer par sa prudence un certain calme, pour pouvoir respirer un peu à l'aise après une trop cruelle oppression: il réfléchissait donc dans la solitude de son âme et s'efforçait de révoquer en doute la grossesse de son épouse. Mais le changement de plus en plus sensible qui se produisait dans l'état de la sainte Vierge, lui rendait impossible une illusion en dehors de laquelle le glorieux patriarche semblait n'avoir plus d'heureuse chance à espérer, et cette chance lui échappait bien vite, puisqu'il passait du doute auquel il s'attachait à une certitude contraire, de plus en plus forte à mesure que la grossesse se prononçait davantage. Plus notre divine Princesse approchait de son terme, plus elle devenait exempte des infirmités habituelles, plus elle s'embellissait de grâce, de santé, d'agilité. Nouveaux motifs d'anxiété pour saint Joseph! et en même temps charmes irrésistibles qui attiraient son très chaste amour, sans qu'il pût se défendre de tous ces sentiments qui se disputaient soncœur. Après toutes ces agitations, il finit par se rendre à l'évidence; et quoique son esprit se conformât toujours à la volonté de Dieu, cela n'empêcha pas que la faiblesse de la chair ressentît l'excessive douleur de son âme, qui augmenta à un tel point qu'il ne sut plus où trouver de remède à sa tristesse. Il sentit diminuer ou s'épuiser les forces de son corps, et, bien qu'il ne fût réellement atteint d'aucune maladie déterminée, il s'affaiblit et maigrit beaucoup, et sa physionomie trahissait la sombre et profonde mélancolie qui l'affligeait. Et comme il la tenait secrète, sans la communiquer à personne et sans chercher au dehors aucun soulagement (comme le font ordinairement les autres hommes), il en résultait que les peines que le saint souffrait étaient naturellement plus grandes et plus incurable.

389. Lecœur de la très pure Marie n'était pas pénétré d'une moindre douleur; mais quoiqu'elle fût très grande, sa généreuse magnanimité l'était encore davantage, et par cette vertu, elle ne tenait presque aucun compte de ses peines, mais elle ne s'en préoccupait pas moins de celles de son époux Joseph, de sorte qu'elle résolut de l'aider en toutes choses plus que jamais et de redoubler les soins qu'elle prenait de sa santé. Et comme notre très prudente Reine se faisait une loi inviolable d'agir en toutes ses actions avec plénitude de sagesse et de perfection, elle continuait à cacher la vérité du mystère qu'elle n'avait pas ordre de découvrir, et bien que seule elle eût pu, en le lui révélant, tranquilliser saint Joseph, elle s'en abstint, pour respecter et garder le secret du Roi céleste. En ce qui la regardait, elle faisait tout ce qu'elle pouvait pour le soulager, s'informait souvent de l'état de sa santé, et lui demandait ce qu'il désirait qu'elle fît pour son service et pour la guérison de ce malaise, qui le réduisait à une si grande faiblesse. Elle l'engageait à se reposer, à se rafraîchir, puisqu'il était juste de subvenir aux besoins et de réparer les forces du corps, afin de travailler ensuite pour le Seigneur. Saint Joseph, attentif à tout ce que sa divine épouse faisait, considérant tant de vertu et tant de discrétion, et sentant les saints effets de la conversation et de la présence de Marie, se disait: "Est-il possible qu'une femme aussi vertueuse et en qui la grâce du Seigneur se manifeste avec tant d'éclat, me mette dans une telle perplexité! Comment concilier cette prudence, cette sainteté avec les signes qui me la font paraître infidèle à Dieu, infidèle à l'époux qui l'aime si tendrement? Si je veux la renvoyer ou m'éloigner, je perds sa désirable compagnie, toute ma consolation, ma maison et mon repos. Quel bien trouverai-je qui lui soit comparable, si je me retire? et quelle consolation si celle-ci me manque? Mais tout cela me touche moins que l'infamie qui peut résulter d'un cas si malheureux, et que le danger de laisser croire que j'aie été complice de quelque crime. Cacher le fait est impossible; car le temps ne le découvrira que trop, quand bien même je fermerais maintenant mes yeux et ma bouche. Me reconnaître l'auteur de cette grossesse, serait un vil mensonge aussi contraire à ma conscience qu'à ma réputation. Je ne puis, ni m'attribuer la paternité, ni remonter à une cause que j'ignore. Que ferai-je donc dans un tel embarras? Le parti le moins fâcheux, ce sera de m'absenter et de quitter ma maison avant le moment de la délivrance, où je me trouverais plus confus et plus affligé sans savoir quel conseil suivre, quelle détermination prendre, en voyant chez moi un enfant qui ne m'appartiendrait pas."

390. La Princesse du ciel, qui considérait avec une vive douleur la résolution que son époux avait prise de la quitter et de partir, s'adressa aux saints anges de sa garde, et leur dit: "Esprits bienheureux, ministres du souverain Roi, qui vous a élevés à la félicité dont vous jouissez, et qui par un ordre de son infinie bonté m'accompagnez, comme ses très fidèles serviteurs et mes gardes très vigilants, je vous prie, mes bons amis, de représenter à sa divine clémence les afflictions de mon époux Joseph. Suppliez sa Majesté de le consoler et de le regarder véritablement en Dieu et en Père; Et vous qui obéissez avec promptitude à toutes ses paroles, écoutez aussi mes prières; au nom de Celui qui, étant infini, a bien voulu s'incarner dans mon sein; je vous demande, je vous supplie et je vous conjure de tirer au plus tôt de l'anxiété dans laquelle il gémit lecœur de mon très fidèle époux, d'adoucir ses peines et de lui ôter l'envie et la pensée qu'il a de s'absenter." Les anges qu'elle choisit à cet effet obéirent à leur Reine, et envoyèrent secrètement aucœur du patriarche une foule de saintes inspirations, lui persuadant de nouveau que son épouse Marie était très sainte et très parfaite, et qu'on ne pouvait croire d'elle aucune chose indigne de sa vertu; que Dieu était incompréhensible dans sesœuvres et impénétrable dans ses jugements, et qu'il était toujours très fidèle envers ceux qui se confient en lui, qui ne méprise et n'abandonne personne dans l'affliction.

391. Ces pieuses réflexions et d'autres semblables calmaient quelque peu l'esprit agité de saint Joseph, bien qu'il ne sût par quel ordre elles lui étaient inspirées; mais comme l'objet de sa tristesse de diminuait point, il y retombait incontinent, sans pouvoir s'arrêter, pour se rassurer, à rien de fixe et de certain. C'est pourquoi il reprit le dessein de partir et de quitter son épouse. Notre divine Dame qui pénétra sa pensée, jugea qu'il était nécessaire de prévenir ce danger, et de prier avec plus d'instance le Seigneur de l'écarter. Elle s'adressa directement à son très saint Fils, qu'elle portait dans son sein virginal, et lui dit avec une intime affection et une ardente ferveur: "Mon Seigneur et mon souverain bien, si vous me le permettez, je parlerai en votre divine présence, quoique je ne sois que cendre et que poussière, et je vous ferai entendre mes gémissements, qui ne peuvent vous être cachés. Il est juste, mon divin Maître, que je ne néglige point le soulagement de l'époux que vous m'avez donné de votre main. Je vois dans quelle affliction il se trouve par une disposition de votre providence; il serait cruel de ma part de le laisser en cet état. Si j'ai trouvé grâce devant vous, Seigneur, j'oserai bien vous supplier, par l'amour qui vous a porté à venir dans le sein de votre servante pour le salut des hommes, de daigner consoler votre serviteur Joseph et de le préparer à coopérer à l'accomplissement de vos grandesœuvres. Il ne serait pas séant que votre servante demeurât sans époux, qui la protège, l'assiste et la mette à couvert de la calomnie. Ne permettez pas, mon Seigneur et mon Dieu, qu'il exécute son dessein et qu'il m'abandonne."

302. Le Très-Haut répondit en ces termes à la demande de notre Reine: "Ma Colombe et ma Bien-Aimée, je consolerai bientôt mon serviteur Joseph, et quand je lui aurai déclaré par l'organe de mon ange le mystère qu'il ignore, vous lui en pourrez parler, et lui direz clairement tout ce que j'ai opéré en vous, sans désormais vous renfermer à cet égard dans le silence. Je le remplirai de mon esprit, et le rendrai capable de ce qu'il doit faire dans ces mystères. Il vous y aidera et vous assistera dans tous les évènements qui arriveront." L'auguste Marie, toute fortifiée et consolée par cette promesse du Seigneur, lui rendit de très humbles actions de grâces, de ce qu'il disposait toutes choses avec un ordre admirable, et avec poids et mesure; car outre que la consolation que cette grande Dame ressentit en se trouvant délivrée d'une peine si sensible, elle comprit combien il était utile pour son époux Joseph d'avoir passé par cette tribulation, qui avait éprouvé et comme élargi son âme à la mesure des grandes choses qui lui devaient être confiées.

303. Cependant saint Joseph continuait à peser ses doutes. Il avait déjà vécu deux mois dans cette grande affliction, lorsque, vaincu par la difficulté, il dit: "Je ne trouve point de remède plus propre à ma douleur que de m'absenter. j'avoue que mon épouse est très parfaite, et je ne vois rien en elle qui n'atteste sa sainteté; mais enfin elle est enceinte, et je ne comprends pas ce mystère. Je ne veux point offenser sa vertu en la soumettant à l'application de la loi, mais aussi je ne dois pas attendre le moment de la délivrance. Je partirai sans différer, et je m'abandonnerai à la providence du Seigneur, qui prendra soin de moi." Il résolut donc de partir la nuit suivante; et ayant préparé à cet effet un habit et quelques hardes qu'il avait pour changer, il fit du tout un paquet. Il avait reçu un peu d'argent qu'on lui devait de son travail, et avec cette petite provision il se disposa à partir, vers minuit. Mais tant à cause de l'étrangeté du cas que par une pieuse habitude, il se recueillit pour méditer sur l'importance de son entreprise, et adressant ensuite sa prière au Seigneur, il lui dit: "Grand Dieu de nos pères Abraham, Isaac et Jacob, unique et véritable protecteur des pauvres et des affligés, la douleur dont moncœur est pénétrée n'est point cachée à votre divine clémence.  Vous connaissez aussi, Seigneur, quoique d'ailleurs je ne sois pas exempt de péché, mon innocence touchant le sujet de ma peine, comme l'infamie et le danger dont je suis menacé par l'état de mon épouse. Je ne la crois pas adultère, parce que je reconnais en elle de très grandes vertus et une perfection éminente, mais je vois avec certitude qu'elle est enceinte. J'en ignore la cause, il est vrai, mais je ne trouve aucun moyen de calmer mon esprit. Je choisis, comme un moindre mal, de m'en aller loin d'elle en un endroit où personne ne me connaisse, et d'achever ma vie dans quelque désert, où je m'abandonnerai à votre providence. Ne me délaissez pas, Seigneur, car je ne désire que de m'employer à votre service, pour votre plus grande gloire."

394. Saint Joseph se prosterna, et fitvœu d'aller offrir au Temple de Jérusalem une partie de la petite somme qu'il avait pour son voyage; et c'était afin que Dieu garantit son épouse des calomnies des hommes, et qu'il la préservât de tout mal: si grande était la droiture de l'homme de Dieu et l'estime qu'il faisait de notre Reine! Après cette prière, il prit un peu de repos, pour sortir ensuite vers minuit, à l'insu de son épouse: et il lui arriva en songe ce que je dirai dans le chapitre suivant. La grande Princesse du ciel (comptant sur la promesse divine) observait de son oratoire tout ce que faisait et se proposait saint Joseph, car le Tout-Puissant le lui découvrait. Et, remplie de tendresse et de compassion à la connaissance duvœu qu'il avait fait pour elle, et à la vue du ^peu de hardes et d'argent qu'il avait préparés, elle fit de nouvelles prières pour lui et rendit des actions de grâces au Seigneur, le glorifiant dans ses œuvres, et pour la sagesse qu'il y déploie au-delà de tout ce que les hommes peuvent imaginer ou espérer.

395. Sa divine Majesté permit que la très sainte Vierge et son saint époux fussent réduits à cette extrémité de douleur intérieure, afin que, outre les mérites qu'ils amassaient par un si long martyre, le bienfait de la consolation divine fût en eux et plus admirable et plus singulier. Et quoique notre auguste Princesse, soutenue par la foi, espérât toujours fermement que le Très-Haut remédierait en temps et lieu à toutes leurs peines (ce qui lui faisait garder le secret du grand Roi, qui ne l'avait point chargée de le communiquer), elle ne laissa pas que d'être vivement affligée de la résolution de saint Joseph: parce qu'elle se représenta les grands inconvénients auxquels elle serait exposée, une fois seule, sans appui et sans compagnie qui l'assistât et qui la consolât, selon l'ordre commun et naturel; car on ne doit pas toujours chercher les choses par des voies miraculeuses et surnaturelles. Mais ces pensées accablantes ne purent l'empêcher de pratiquer les vertus les plus excellentes, comme celle de la magnanimité, en supportant les afflictions, les soupçons et les résolutions de saint Joseph; celle de la prudence, en considérant que le mystère qu'elle renfermait était grand, et qu'il ne convenait pas qu'elle le découvrit de son propre mouvement; celle du silence, en se rendant maîtresse de sa langue, comme une femme forte qui se distinguait entre toutes les autres, sachant taire ce que tant de raisons humaines l'auraient portée à déclarer; celle de la patience, en souffrant sans se plaindre, et celle de l'humilité, en ne dissipant pas les soupçons de son époux. Elle exerça d'une manière admirable beaucoup d'autres vertus dans cette épreuve, pour nous enseigner à attendre le remède du Très-Haut dans les plus grandes tribulations.

SOURCE: LA CITE MYSTIQUE DE DIEU, DE MARIE D'AGREDA (TOME 2).