maison marie vierge sainte tres la de vie couronnement assomption agreda marie divine gloire fille
Rubriques
>> Toutes les rubriques <<
· LA CITE MYSTIQUE DE DIEU TOME 1 (207)
· ELIZABETH KINDELMANN (30)
· VIE DIVINE DE LA SAINTE VIERGE MARIE (47)
· L'IMITATION DE JESUS-CHRIST (48)
· TRESOR DE LUISA PICCARRETA POUR TOUS (33)
· NOTRE DAME DES SEPT DOULEURS (31)
· MESSAGES DECEMBRE NOTRE DAME DES ROSES (22)
· MESSAGES MARS NOTRE DAME DES ROSES (22)
· LES SEPT SAINTS ARCHANGES (8)
· MESSAGES MAI NOTRE DAME DES ROSES (32)
saint ange orphar venez délivrer mon fils dans la consommation et la vente de la drogue de tout mal délivré mo
Par Anonyme, le 24.06.2025
bonsoir,
le ciel bénisse les publications faîtes pour sa gloire!
j'aim e particulièrem ent bien st patrick.
Par laportetroite, le 20.08.2024
sainte vierge marie daigne me oindre par ta flamme d'amour pour que ma bouche soit écoutée pour sauver les âme
Par Anonyme, le 11.04.2024
oh oh oh sainte vierge marie je suis résolue à prier et jeûner tous ces jours mais j'ai l'impression que je su
Par Anonyme, le 09.04.2024
· LES PROMESSES DE LA FLAMME D'AMOUR
· LE CHAPELET DU TRES PRECIEUX SANG DE JESUS CHRIST
· HISTOIRE DE ROSA QUATTRINI, MAMMA ROSA
· LA CITE MYSTIQUE DE DIEU - CHAPITRE 12 - LIVRE 2
· PRIERE AUTHENTIQUE A SAINT MICHEL ARCHANGE
· LA CITE MYSTIQUE DE DIEU - CHAPITRE 21 - TOME 2
· Prière de Jésus pour aveugler satan
· PREMIER MYSTERE JOYEUX : L'ANNONCIATION
· LE PRINCE ANGELIQUE ORPHAR
· INSTRUCTION QUE LA TRES SAINTE VIERGE ME DONNA
· LES SEPT SAINTS ARCHANGES
· LES PROMESSES DE JESUS ATTACHEES A LA COURONNE D'EPINES
· INSTRUCTION QUE NOTRE AUGUSTE REINE ME DONNA
· Biographie d'Elisabeth KINDELMANN
· Consécration au Coeur Immaculé de Marie
Date de création : 01.01.2019
Dernière mise à jour :
07.10.2025
834 articles
Notre-Seigneur commença à annoncer publiquement qu'il était le Messie attendu. Il attira à sa suite deux disciples de Jean-Baptiste, l'un d'eux fut saint André et l'autre saint Jean l'évangéliste. Après ceux-ci, il appela saint Pierre, ensuite saint Philippe qui apprit à Nathanaël la venue du Messie, il le conduisit à Jésus et celui-ci devint le cinquième disciple du Sauveur. Il vint avec ces cinq disciples dans la Galilée, prêcher publiquement et baptiser. En même temps, le Très-Haut annonça à la sainte Vierge, que c'était sa volonté qu'elle accompagnât son Fils pour l'accomplissement de l'œuvre de la rédemption. Elle se montra entièrement docile aux desseins du Très-Haut et elle lui demanda avec humilité de lui accorder, ou de mourir à la place de son Fils, ou au moins d'expirer avec lui.
Les disciples étant instruits du mystère de l'incarnation, furent enflammés du désir de voir, de connaître et de vénérer la Mère du Sauveur. Ils demandèrent cette faveur avec de vives instances au Seigneur et l'ayant obtenue, ils se dirigèrent avec le divin Maître vers Nazareth. La sainte Vierge eut connaissance de cela et aussitôt, elle prépara avec diligence sa pauvre maison et prit soin d'apprêter le repas pour ses hôtes. Elle vint à la porte pour recevoir le Sauveur, prosternée devant lui, elle baisa ses pieds et lui demanda humblement la bénédiction. Elle fit tout cela en présence des disciples afin qu'ils apprissent avec quel respect et quelle vénération ils devaient traiter leur divin Maître. Elle reçut dans sa maison les cinq disciples et les servit à table mais non pas à genoux, comme elle faisait pour son Fils. Dès que les disciples se furent retirés pour dormir, le Seigneur entra dans l'oratoire de sa Mère qui se prosterna à ses pieds et lui demanda pardon du peu de soin qu'elle mettait à le servir. Le Seigneur la consola par des paroles de vie éternelle, il la fit lever avec bonté mais avec une grande majesté et sérénité, car il agissait en ce temps avec elle avec plus de gravité, pour lui donner occasion de mériter davantage. La très pure Marie pria son Fils de lui donner le sacrement du baptême qu'il avait institué, il y consentit pour l'unir à la société de ceux qui le suivaient et pour célébrer avec une plus grande solennité ce sacrement, il ordonna que des milliers d'anges descendissent du ciel en forme visible et Jésus, en leur présence, baptisa sa très sainte Mère. En même temps, on entendit la voix du Père Eternel qui dit: -celle-ci est ma Fille bien-aimée en qui je prends mes complaisances, et celle du verbe incarné: -celle-ci est ma Mère bien-aimée que je me suis choisie, elle m'assistera dans toutes mes œuvres, et celle du Saint-Esprit: -celle-ci est mon Epouse choisie entre mille.
Après son baptême, la grande Reine fut invitée à des noces que célébraient à Cana, des parents au quatrième degré du coté de sainte Anne. La sainte Vierge y alla et apprit aux époux l'arrivée de son Fils avec ses disciples. Ils eurent la pensée, à la persuasion de la divine Mère, de l'inviter aux noces et ils le firent en effet. Le Seigneur entra dans la maison et salua les conviés par ces paroles: -que la paix du Seigneur et sa lumière soient avec vous. Il fit ensuite une exhortation à l'époux, lui enseignant ce qui regardait son état et les moyens à suivre pour y être saint et parfait. La sainte Vierge fit la même chose à l'épouse et tous les deux dans la suite restèrent très fidèles à leurs devoirs. Saint Jean était présent avec les disciples du Seigneur à ces saintes instructions mais il est faux qu'il fut l'époux comme quelques-uns l'ont cru. Notre-Seigneur et sa sainte Mère mangèrent à table des mets qu'on leur servit mais avec une grande sobriété qu'ils cachèrent avec soin. Ils voulurent goûter ces mets, quoiqu'ils n'en mangeassent pas dans leur maison car ils ne voulaient pas, en s'en abstenant entièrement, montrer qu'ils condamnaient la vie commune des hommes mais au contraire la perfectionner par leurs exemples, s'accommodant à tout sans aucune singularité dans ce qui n'est pas répréhensible et peut se faire avec perfection.
A cette occasion, s'accomplit le miracle de l'eau changée en vin, au grand étonnement de celui qui présidait le repas comme intendant et qui était prêtre de la loi. Il s'étonna parce qu'étant à la première place et le Seigneur avec sa Mère occupant les dernières, il n'avait pas encore appris le miracle lorsqu'il goûta le vin. La réponse de Jésus à sa Mère: -quid mihi et tibi mulier, ne fut pas faite en manière de reproche mais avec une grande douceur. Il ne l'appela pas Mère mais femme parce que depuis quelque temps, il n'usait plus avec elle de la même tendresse de paroles qu'auparavant. Saint Jean appelle ce miracle, le premier des miracles du Seigneur parce qu'il fut le premier dont il se déclara l'auteur, mais il en avait opéré un grand nombre d'autres en secret.
De Cana, Jésus vint à Capharnaüm et amena avec lui sa Mère avec ses nouveaux disciples. Ils restèrent là quelques jours et aussitôt, il commença sa prédication dans les divers lieux circonvoisins. Plusieurs femmes pieuses s'unirent à la Vierge Mère pour plus de décence et de bienséance. La sainte Vierge instruisait ces saintes femmes et leur répétait ce qu'elle avait appris dans les enseignements de Jésus. Elle opéra aussi plusieurs miracles et prodiges, elle guérit des aveugles, des boiteux, des malades, elle chassa les démons et ressuscita même des morts, par le pouvoir qu'elle avait reçu de son divin Fils. Les souffrances que ressentit la Vierge Mère dans tous ses voyages pour nous furent si grandes que jamais, nous ne pourrons suffisamment les reconnaître. Plusieurs fois, elle souffrit de si grandes peines, qu'il fut nécessaire que Dieu la secourût miraculeusement et d'autres fois, il rendit son corps si léger qu'elle n'en sentait pas le poids et qu'elle pouvait se mouvoir sans peine, comme si elle volait. Lorsque le Seigneur prêchait, elle écoutait attentivement comme un simple disciple, quoique le doigt de Dieu eût gravé dans son coeur toute la loi évangélique. Elle prêtait la plus grande attention à la divine parole et l'écoutait à genoux pour lui rendre le respect qui lui était dû ainsi qu'à la personne qui prêchait. En outre, voyant que le Seigneur en prêchant, priait intérieurement le Père Eternel afin que la semence de la divine parole portât des fruits, elle faisait aussi la même prière. Elle connaissait l'intérieur de ceux qui assistaient à la prédication de Jésus, l'état de grâce ou de péché dans lequel ils se trouvaient et selon la diversité de ces états, elle éprouvait en elle-même des sentiments différents. A la vue des âmes qui ne recevaient pas la divine parole, elle éprouvait une profonde affliction et déplorait leur malheur avec des larmes de sang. Au contraire, à la vue des âmes qui correspondaient à la grâce, elle bénissait mille fois le Seigneur. Les conversions qu'elle opéra par ses ferventes prières, par ses instructions et par ses saintes conversations sont innombrables. Elle parlait tantôt aux hommes, tantôt aux femmes mais jamais en public ni dans le lieu destiné aux ministres de la parole de Dieu. Elle parlait et mangeait et avait des rapports avec les disciples et les saintes femmes qui suivaient Jésus mais toujours avec poids et mesure. Notre-Seigneur agissait de même afin que personne ne fût offensé et ne pensât pas qu'il n'était pas homme véritable et Fils naturel de la très pure Marie.
L'humilité de Marie fut extrêmement admirable en plusieurs occasions. Le Seigneur opérait presque tous les miracles par son entremise et à son intercession et elle était connue pour la Mère de ce Maître si célèbre dans la Palestine par ses miracles. Il devait dès lors en résulter une grande gloire pour elle mais elle s'humiliait au-dessous de la poussière et s'abaissait au-delà de ce que pourraient tous les hommes, elle s'efforçait même d'empêcher l'honneur qui pouvait lui en revenir lorsqu'elle était présente aux grands miracles qu'opérait le Seigneur. Les évangélistes en rapportent deux occasions: la première fut lorsque le Rédempteur délivra du démon le muet car en ce moment, une pieuse femme cria en l'honneur de la très sainte Vierge: -beatus venter qui te portavit. En entendant ces paroles, l'humble Reine pria intérieurement le Seigneur de détourner d'elle cette louange, ce que Notre-Seigneur fit aussitôt par ces paroles: -bienheureux sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et la gardent. L'autre occasion fut celle que raconte saint Luc au chapitre huitième. En voyant la gloire qui devait lui revenir, à cause du concours du peuple accouru pour entendre son divin Fils jusqu'à ne pouvoir elle-même l'approcher, elle pria aussi intérieurement de détourner d'elle cette gloire. Le Seigneur l'exauça et lorsqu'une voix cria: -voici voire mère et vos parents, notre Seigneur répondit: -ma mère et mes frères sont ceux qui écoutent ma parole et l'observent.
Le démon, étonné des nombreuses conversions qui étaient opérées par le Sauveur, eut de grands soupçons, s'il n'était pas le Messie mais comme Jean-Baptiste en opérait d'aussi nombreuses de son côté, il ne savait distinguer qui des deux l'était. Il employa alors divers moyens pour le savoir, l'un fut de pousser les Pharisiens à envoyer cette ambassade rapportée par l'évangéliste. Mais la réponse du précurseur qu'il était la voix, le jeta dans une perplexité et une incertitude plus grande car il doutait si cette parole: -je suis la voix, ne cachait pas quelque mystère et ne voulait pas signifier qu'il était la voix du Père, c'est-à-dire le Verbe Eternel. Quoiqu'il en fut, il se mit à chercher le moyen de le faire mourir et il se servit à cet effet d'Hérode et d'Hérodiade. La très sainte Vierge vit toutes ses choses et apprenant que Jean- Baptise était en prison, elle envoya ses anges le fortifier et lui apporter quelquefois la nourriture nécessaire. Sachant ensuite qu'il devait être décollé, elle pria Jésus de l'assister en personne afin de rendre sa mort plus précieuse à ses yeux. Le Seigneur le lui promit et le fit. Il commanda à la divine Mère de le suivre et aussitôt, ils se trouvèrent par la vertu divine dans la prison où le précurseur était renfermé chargé de chaînes et couvert de plaies car l'adultère Hérodiade avait ordonné à six serviteurs de le flageller l'un après l'autre, sans miséricorde, dans le dessein de lui enlever la vie, avant même que le festin et le bal eussent lieu. A l'arrivée du Seigneur et de sa sainte Mère, la prison fut remplie de splendeur, les chaînes de Jean-Baptiste tombèrent à terre et ses plaies furent guéries. Le saint se prosterna à terre et leur demanda la bénédiction. Après quelques saints entretiens, il entra dans la prison un bourreau envoyé par Hérode, qui lui trancha la tête en présence de Jésus et de Marie, qui le fortifiaient. Lorsque la tête fut coupée, il s'éleva une dispute entre les bourreaux, pour savoir celui qui devait la porter à Hérode. En ce moment, la Reine du ciel la prit dans ses mains et l'offrit au Père Eternel. Le Sauveur envoya son âme accompagnée de légions d'anges aux limbes où son arrivée causa une nouvelle joie aux saints pères à cause de l'espérance prochaine de leur rédemption. Le saint précurseur reçut toutes ses faveurs par le moyen de la très sainte Vierge Marie.
Il ne fut pas seul à recevoir des grâces de la miséricordieuse Mère car tous les saints apôtres lui durent les faveurs les plus importantes. Saint Jean reçut par elle la grande science qu'il eut et son beau titre de disciple bien-aimé du Seigneur. L'apôtre saint Pierre lui dut sa conversion, après les trois reniements de son Maître et saint Jacques son glorieux martyre. Ainsi tous les autres et surtout la Magdeleine qu'elle instruisit, non seulement dans les mystères de la rédemption mais à qui elle enseigna comment elle devait régler sa vie, dans sa retraite de Marseille. Plusieurs fois, elle la consola dans ce désert, tantôt par des ambassades d'anges en son nom, tantôt par sa présence, en allant la visiter souvent elle-même. Seul l'apôtre Judas ne sut pas mettre à profit l'inappréciable affection de la grande Reine. Judas vint à la suite de Jésus, excité extérieurement par sa doctrine et intérieurement par un esprit bon et il le pria de le recevoir au nombre de ses disciples. Le Seigneur qui ne rejette personne le reçut et lui accorda plusieurs faveurs, il se fit même remarquer parmi les autres disciples et il fut choisi pour un des douze apôtres. La sainte Vierge l'aima aussi, quoique par sa science infuse, elle connût déjà la trahison qu'il commettrait. Elle connaissait que le naturel de Judas ne se laisserait pas vaincre par la rigueur mais qu'il s'endurcirait au contraire toujours davantage, c'est pourquoi elle le traita avec une grande bienveillance et douceur. La bonté de la Reine du ciel fut si grande, que les disciples, ayant plusieurs fois discuté quel était le plus favorisé de la sainte Vierge, Judas ne soupçonna jamais qu'il put être exclu de cette prérogative. Judas était peu favorisé par son naturel et les apôtres n'étant pas encore confirmés en grâce, avaient leurs défauts, l'imprudent se permit de censurer ceux de ses frères, les jugeant plus grands qu'ils n'étaient et ne fit pas attentions aux siens. Ce défaut s'accrut au point qu'il en vint à la médisance et il critiqua surtout saint Jean, comme plus aimé de Jésus et de Marie. Par ces fautes, il ouvrit la porte à de plus grandes encore. Sa charité envers le prochain et envers Dieu commença à se refroidir, de sorte qu'il en vint à regarder les apôtres avec quelque envie et à trouver à redire à leurs actions mêmes les plus saintes. La Vierge Mère voyait le dérèglement de ce malheureux disciple et s'efforçait d'y apporter remède avant qu'il augmentât, elle lui parla plusieurs fois, l'avertissant avec une grande douceur et avec les raisons les plus fortes mais au lieu de se corriger, il se laissa tenter par le démon et en vint à s'irriter contre la douce colombe, cachant ses fautes avec une grande hypocrisie. De cette aversion pour la sainte Vierge, il passa au mépris pour son divin Maître, il condamna sa doctrine et trouva trop dure la vie apostolique. Malgré la conduite indigne de Judas, ni Jésus ni la Vierge Marie, ne lui montrèrent jamais un visage irrité et différent de celui qu'ils lui avaient témoigné au commencement de sa vocation. Ce fut la raison pourquoi le mauvais état de Judas fut si caché aux apôtres, quoiqu'ils en eussent quelque soupçon en le voyant se conduire si mal à l'extérieur. Pour ce même motif, lorsque Jésus dit à la cène légale: -l'un de vous me trahira, ils furent tous incertains sur qui tombait cette sentence, sans qu'ils soupçonnassent Judas, qu'ils avaient toujours vu traité avec tant de bonté par le Rédempteur. Une autre occasion le poussa à la trahison. Le nombre des disciples s'étant accru, le Seigneur voulut que l'un d'eux eut la charge de recevoir et de garder les aumônes pour les distribuer ensuite et payer le tribut aux princes. Le Seigneur fit part de ce dessein à tous ses apôtres, sans en désigner aucun. Le désir d'avoir cet emploi vint aussitôt à Judas et il pria saint Jean afin qu'il le lui obtint par le moyen de la sainte Vierge mais celle-ci, connaissant que c'était un effet d'ambition, ne voulut pas en faire la demande à son divin Fils. Ce moyen ne lui ayant pas réussi, Judas alla trouver saint Pierre pour le prier ainsi que les autres apôtres de l'aider à obtenir cet emploi mais ce moyen encore n'eut pas de succès. Alors Judas toujours plus opiniâtre dans son désir, eut le courage de prier lui-même la sainte Vierge et se montra disposé à la servir Elle-même et son Fils dans cet emploi qu'il exercerait, disait-il, avec plus de soin que les autres. Elle lui répondit de bien considérer ce qu'il demandait et qu'il valait mieux se confier à la volonté de Dieu, qui savait ce qui lui était convenable. Le malheureux disciple s'irrita intérieurement à cette réponse, la sainte Vierge s'en aperçut mais elle le cacha avec prudence. Il avait de la honte à faire lui-même cette demande à son Maître mais son ambition l'emporta et sous le spécieux prétexte de faire le bien à son service et de veiller au bonheur du petit troupeau, il le pria de lui donner le soin de recevoir et de distribuer les aumônes. Le Seigneur lui répondit: -Sais-tu, ô Judas, ce que tu demandes? Ne sois pas si cruel envers toi-même pour chercher ton malheur et te procurer les armes qui peuvent causer ta mort. Judas répartit: -Je désire de vous servir et d'employer toutes mes forces pour le bien de votre société et je vous servirai mieux dans cet office que dans aucun autre. Le Seigneur, par cette obstination de Judas, justifia sa conduite en permettant qu'il entrât dans cette charge dangereuse et s'y perdit. Après avoir obtenu cet emploi si désiré, sa joie dura peu, en voyant que contre son attente fondée sur les miracles du Seigneur, il ne recevait pas d'aumônes aussi abondantes qu'il l'avait pensé. Il s'attristait aussi lorsqu'il voyait la grande Reine libérale envers les pauvres et s'irritait contre le Seigneur lorsqu'il n'acceptait pas les grandes aumônes qui lui étaient souvent offertes et la chose en vint à ce point plusieurs mois avant la mort du Sauveur, qu'il s'éloignait souvent des autres apôtres et quittait même son divin Maître dont il ne pouvait plus supporter la compagnie.
Il y avait déjà deux ans et demi que notre Seigneur prêchait et le temps de revenir vers son Père Eternel approchait. Pour prévenir ses disciples contre le scandale qu'ils recevraient de sa mort, il voulut se montrer à eux transfiguré. Il choisit à cet effet le Thabor, montagne de la Galilée, éloignée de quelques milles de Nazareth, vers l'orient, et ayant pris Pierre, Jacques et Jean, il se transfigura devant eux avec les circonstances que raconte l'évangéliste. Dans le temps que les anges allèrent chercher l'âme de Moyse et d'Elie, la sainte Vierge fut de son côté portée par les anges et non seulement elle vit la sainte humanité transfigurée plus clairement et plus longtemps que les apôtres mais encore elle vit intuitivement la divinité. L'impression que cette vision glorieuse fit dans son âme fut si profonde qu'elle ne s'effaça jamais tout le temps qu'elle vécut. Jésus, à cette occasion, demanda au Père Eternel que tous ceux qui auraient mortifié leurs corps et auraient souffert pour son amour, participassent aussi à la gloire de son corps et que leurs âmes ressuscitassent dans la joie de cette gloire, au jour du jugement général.
Après la transfiguration, le Seigneur vint à Nazareth où s'était retirée la Vierge Mère, pour dire le dernier adieu à sa patrie et aller de là à Jérusalem, afin d'y souffrir sa passion. Il alla à Nazareth avec ses disciples et quelques jours après, il partit, accompagné de sa Mère bien-aimée, des apôtres, des disciples et de quelques femmes dévotes et traversa la Galilée pour aller à Jérusalem. En ce temps-là, il opéra en passant à Béthanie la résurrection de Lazare. Ce miracle opéré dans le voisinage de Jérusalem, irrita contre lui les princes des prêtres et les pharisiens, qui, pleins de jalousie assemblèrent un conseil où ils résolurent de faire mourir l'innocent Jésus et ils ordonnèrent que si quelqu'un en avait des nouvelles, il les leur fit connaître. Le Seigneur revint de nouveau après six jours à Béthanie et il fut reçu avec sa Mère et ses disciples, des deuxsœurs de Lazare. Alors Magdeleine répandit deux fois dans sa maison et dans celle du pharisien, le parfum mystérieux sur la tête et les pieds du Seigneur. Judas en murmura et dès ce moment, il résolut de procurer la mort du Seigneur et il le dénonça auprès des prêtres et des pharisiens. Il alla à cet effet les trouver secrètement et leur dit que son Maître enseignait des doctrines contraires à la loi de Moise, au gouvernement et à l'empereur romain, qu'il aimait la bonne chair et fréquentait les gens de mauvaise vie et qu'il conduisait avec lui des hommes et des femmes. Toutes ces démarches du traître et méchant apôtre furent connues de Jésus qui, comme Dieu, voyait tout et de la Vierge Mère mais elle ne lui en fit jamais aucune remontrance et jamais ils ne donnèrent aucun signe de haine, comme modèles de la plus parfaite bonté. La grande Reine s'efforça par des paroles pleines de douceur et d'amour d'arrêter sur les bords de l'abîme, l'ingrat et perfide disciple et pour satisfaire un peu son avarice, elle lui donna plusieurs choses qu'elle avait reçues de Magdeleine et qu'elle avait acceptées pour les donner à Judas. Mais rien ne fut capable de toucher cecœur perfide et endurci et ne pouvant manifester au-dehors la rage de soncœur, il en devint encore plus irrité contre l'innocente Reine. Néanmoins, il accepta avec avidité ce qu'elle lui avait offert.
Après que Magdeleine eut répandu le parfum, le Seigneur se retira dans l'oratoire des saintessœurs et la sainte Vierge, ayant laissé Judas dans son obstination, vint le trouver pour se livrer aussi selon sa coutume, à la prière et aux saints exercices qu'il pratiquait. Là, il s'offrit de nouveau au Père Eternel et Marie l'imita aussi dans cette offrande héroïque et cette oblation fut si agréable au Père Eternel, qu'il descendît en forme visible pour l'accepter. Alors la sainte Vierge vit la très sainte humanité de son Fils élevée à la droite du Père et entendit ce verset des psaumes: -Dixit dominus domino meo , sede a dextris meis. La sainte Vierge fut toute environnée d'une splendeur admirable. Enflammés d'une ardente charité pour le genre humain, Jésus et Marie passèrent toute la nuit en de saints entretiens.
SOURCE: LA VIE DIVINE DE LA TRES SAINTE VIERGE MARIE,
de Marie d'Agreda.